
Les matériaux biosourcés dans le bâtiment : quelle est leur utilité ?
La construction et la production même des matériaux de construction polluent l’environnement, consomment de l’énergie et épuisent la planète.
Pour y parvenir de manière neutre sur le plan climatique et circulaire, il est nécessaire de passer à des matériaux de construction dits “biosourcés”.
Il peut s’agir de n’importe quelle matière première naturelle et renouvelable : roseaux, cresson, algues, mycélium, etc. Le bois, en particulier le bois non traité, en fait également partie.
Il existe plusieurs raisons d’utiliser des matériaux de construction biosourcés. Il s’agit avant tout d’un choix en faveur de la santé et du confort et de la réduction de l’impact sur le climat.
Il est important de comprendre que la production de béton et d’acier nécessite beaucoup d’énergie et que les matériaux biosourcés rendent la construction plus respectueuse de l’environnement, notamment parce qu’ils libèrent moins de CO2 et d’azote.
En outre, certains matériaux se raréfient : le sable, qui entre dans la composition du béton, est de moins en moins disponible.
Pour créer un environnement résilient au climat et vivable, il faut intégrer davantage de matériaux naturels dans la conception. Mais comment y parvenir ? Nous allons en parler plus en détail dans la suite de cet article.
Les avantages des matériaux biosourcés pour la protection de l’environnement ET la construction
Un autre argument en faveur de l’utilisation de matériaux biosourcés est qu’ils ne coûtent pas plus cher. En fait, ils sont souvent moins chers à produire que le béton !
Cela s’explique par plusieurs raisons : ils nécessitent moins d’énergie et d’extraction minière, ainsi que moins d’émissions de CO2.
En plus d’être écologique, les matériaux de construction biosourcés offrent de nombreux autres avantages, tels qu’une meilleure qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments, une meilleure isolation thermique et acoustique.
Il existe plusieurs exemples de matériaux biosourcés qui peuvent être utilisés dans divers projets de construction, comme le bambou et la paille.
Le bambou est un matériau naturel dont la culture ne nécessite ni pesticides ni engrais. Il pousse rapidement et est très résistant.
Selon le GIEC, il a le potentiel de séquestrer 5 à 7 tonnes de CO2 par hectare et par an, ce qui le rend très utile pour réduire les gaz à effet de serre.
D’autre part, les maisons en bottes de paille sont construites depuis des siècles en Europe et en Amérique. Les murs sont constitués de grandes bottes de paille de blé récoltées, enveloppées dans une toile de plâtre (toile de jute) et recouvertes d’une couche de finition intérieure. Il n’y a pas de cas connu où cette technique a causé des problèmes, car elle ne contient pas d’additifs toxiques.
Les défis environnementaux des matériaux biosourcés
La production de matériaux biosourcés dépend d’un certain nombre de facteurs : la disponibilité des matières premières, leurs propriétés et leur coût. Le bois, en particulier, peut avoir un effet limitatif en raison de sa faible flexibilité ou de sa fragilité, selon le type de bois utilisé.
Il peut en résulter un manque de variété dans la conception. En outre, les matériaux de construction biosourcés ont souvent besoin d’additifs minéraux pour améliorer leurs performances et augmenter leur durabilité.
Béton bioréceptif
L’avancée technologique a permis de mettre au point un béton spécial doté d’une grande capacité d’absorption et de rétention d’eau.
L’objectif de cette technologie, qui repose sur une étroite collaboration entre innovateurs et scientifiques, est de l’appliquer comme une couche sur des surfaces en béton existantes d’y faire pousser de la mousse !
Pourquoi la mousse ? Ils diffèrent des autres types de végétation en ce qu’ils absorbent la plupart des nutriments nécessaires à leur croissance par leurs feuilles et non par leurs racines.
Cela leur permet d’éliminer les polluants de l’air et de l’eau, d’absorber et de retenir l’eau en cas de fortes pluies, de fournir un refroidissement par évaporation lors des journées chaudes et d’avoir un effet d’absorption acoustique.
Il existe plus de 500 espèces de mousses dans les régions européennes, et environ 40 d’entre elles poussent sur des matériaux rocheux, dont le béton.
Certaines de ses espèces poreuses favorisent une croissance abondante des mousses. C’est pourquoi les surfaces sur lesquelles ce matériau bioréceptif et les mousses ont été appliqués jusqu’à présent à titre expérimental deviendront, à terme, “vivantes”.
Asphalte écologique
L’écologisation de la construction des routes est une étape importante dans la création de villes vivables. Les chercheurs mènent depuis longtemps des recherches et développent des matériaux durables pour remplacer le bitume, le liant de l’asphalte classique.
C’est ici qu’une route en bioasphalte basée sur la lignine, un polymère organique naturellement présent dans la structure cellulaire de la plupart des plantes, y compris les arbres, a été mise en service pour la première fois au monde.
Ce qui différencie cette route des projets similaires antérieurs, c’est que cette fois dans l’avancée de la recherche, le bio-asphalte a été utilisé en différentes couches et partiellement mélangé à de l’asphalte recyclé.
Jamais auparavant une construction routière complète n’avait consisté en une telle combinaison et même en Europe, des voies d’essai ont été posées dans lesquelles seule la couche supérieure contenait de la lignine.
Le principal avantage de la lignine en tant qu’alternative au bitume est qu’elle présente un profil écologique bien plus favorable : en remplaçant la moitié du bitume de l’asphalte par cette substance, nous réduisons les émissions de CO2 de 30 à 50 %. Cela signifie une réduction de l’utilisation de 300 000 tonnes de bitume par an, rien qu’à un pays en Europe.
Les essais sur la bioasphalte sont essentiels pour que la technologie puisse être testée et préparée pour une utilisation sur le marché.
Les tests montrent qu’il est tout aussi efficace que l’asphalte classique. Les scientifiques prévoient donc que d’ici cinq ans, une version écologique de cet asphalte sera largement utilisée.
Mycélium de construction
Le mycélium est une autre substance qui se retrouve de plus en plus dans les mains des innovateurs et qui pourrait remplacer plusieurs matériaux populaires dans un avenir pas si lointain.
Il représente le réseau racinaire des champignons constitué de fins filaments appelés hyphes. Lorsque les champignons se développent sur le substrat (copeaux de bois, roseaux ou paille), ils digèrent partiellement les débris végétaux et les relient à d’autres hyphes, créant ainsi un réseau.
Si ce processus est arrêté à temps, il se forme un mélange solide, idéal pour la fabrication de divers accessoires, de sols, de tables d’harmonie et même de briques, par exemple.
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